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Le textile s’offre des secondes vies chez Élan créateur

Débuté il y a déjà trois semaines avec ce premier et ce second article, notre tour d’horizon des producteurs recycleurs d’Élan créateur continue avec la valorisation des textiles et la slow fashion.

Le recyclage des textiles occupe une place particulière à mes yeux. J’ai mes raisons : d’abord, j’aime bien coudre. Ça me regarde me direz vous, et vous avez bien raison. Mais comme on est ici sur mon blog, je m’octroie le droit d’un petit laïus personnel 😉 .

La couture et moi c’est une histoire vieille de trente ans. J’ai aimé coudre en primaire, à l’adolescence, en Afrique de l’Ouest, quand mon fils est né, pour ses sacs de bibliothèque et son doudou, pour moi avec quelques vêtements, pour fabriquer des cadeaux.

Et puis le tissu ça me parle. Les matières en générale me parlent. Le textile étant celle que j’ai le mieux réussi à apprivoiser, la couture était presque un passage obligé. Personne n’aime coudre des tissus qu’il trouve moches, ou désagréables. Les artisans le savent. Le choix de la matière première est primordiale.

Bien sur, quand j’étais petite on ne parlait pas encore de la pollution que les tissus et leur teinture impliquent. Soit, les déchets textiles étaient moins importants. Soit, les chiffres à ce sujet n’étaient pas diffusés (cette industrie avait déjà entamée sa migration loin de nos doux yeux). Ce n’est plus le cas : 460 milliards de pertes dans le monde = une benne de vêtements jetées chaque seconde selon novethic. Monstrueux à faire pâlir le fantôme des premiers tisserands de l’humanité. L’ensemble de la population mondiale est pourtant concernée. Oui, tout le monde s’habille et non, personne (en Occident) ne tisse, ne teint ni ne coud plus ses vêtements depuis belle lurette !

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Producteur recycleur : faire du neuf avec du vieux

Je n’ai pas pu me retenir : de toquée des tissus tout court je suis devenue toquée des tissus de seconde main.

Écologique : oui, simple : non. Après plus de six mois à m’entêter à vouloir fabriquer et commercialiser des furosikis en tissu up-cyclés, je vous assure que faire du neuf avec du vieux (principe même de l’up-cyclage) est beaucoup plus compliqué que faire du neuf avec du neuf. Non, vraiment, la slow fashion (celle qui se tient loin du green washing) a du courage !

Les premiers trousseaux

Je ne sais pas pour vous, mais moi, quand j’étais petite, on me parlait encore des trousseaux offerts par les familles aux naissances et aux mariages. Côté textile, il y avait les draps, le linge de corps, les vêtements… Côté accessoires, il y avait les casseroles, les marmites, les nécessaires de couture, l’argenterie pour les plus riches… Je note qu’aucun marteau, qu’aucun fusil, ni qu’aucune clef de douze ne venaient s’y glisser. Le trousseau était pour le foyer, autrement dit pour les femmes. C’était à l’époque « le minimum » sur lequel chaque famille devait se fonder. De quoi partir sur de bonnes bases dans la vie (je ne sais pas moi même si je suis ou non sarcastique) !

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Producteur recycleur : Bleu safran

Les choses ont elles vraiment changé ? Plus personne n’utilise le mot « trousseau », je vous l’accorde. On lui préfère aujourd’hui les « listes de mariage » et les « listes de naissance », qui ont eux même remplacé les « cadeaux de mariage » et les « cadeaux de naissance ». Exit les doublons ! Le matériel de bricolage n’y trouve pas plus sa place (faudrait quand même pas déconner). Quand aux textiles, on ne trouve plus de draps ni de nappes brodées aux « initiales » de la famille que dans les armoires des vides maisons.

Du linge de naissance à la sauce « bleu safran » !

Ces superbes couvertures de naissance revisitent à la sauce bleue safran le concept d’un beau cadeau traditionnel.

Ne vous méprenez pas : la chanson « c’était mieux avant », c’est pas trop mon truc. Par contre, retracer le chemin des traditions et des valeurs qu’elles véhiculent, voilà qui m’intéresse beaucoup ! Si nos arrières grands parents accordaient une place aussi importante à la qualité du linge, c’est que ça avait un réel impact sur leur vie quotidienne. D’où mon gros coup de cœur pour le travail proposé par Bleu Safran.

Cette couverture pourra accompagner l’enfant qui va la recevoir tout au long de sa vie. Enfin… Si elle est assez grande pour ça ! Bleu safran l’a compris et propose une couverture sur laquelle le jeune homme ou la jeune fille qui la reçoit pourra se voir grandir. Imaginez un peu le bambin de la photo ci-dessus quand il aura 20 ans (tout comme sa couverture) 😉 ! J’adore penser à ce que cette image pourrait donner…

Quand j’ai dit ça, j’ai tout et rien dit : vous ne savez toujours pas en quoi consiste ce cadeau collectif dont je vous fais des tartines 🙂 ! Voici donc le concept de la couverture 100 vœux : « Chacun des membres de votre groupe choisit un morceau d’étoffe parmi le vaste échantillon proposé et formule un vœu pour offrir à l’unisson un cadeau symbolique : couverture ou châle. [Sarah Tapia-Duchesne de] Bleu Safran assemble votre sélection ».

Certes, vous pourriez opter pour des tissus neufs… Mais est-ce que ça n’aurait pas encore plus de valeur si tous les membres de ce groupe prenait le temps de choisir un tissu qui lui appartient ? Ou qu’il a chiné pour cette occasion ? De choisir des tissus qui ont une histoire pour une couverture qui durera toute la vie ?

Le concept n’est pas nouveau, mais peu de couturières le proposent. Et Sarah me l’a assuré : utiliser des tissus de seconde main lui rendra les couleurs bleu safran encore plus savoureuses !

Où le textile est roi

Chez Queen Marguerite, la mode a du sens, c’est le moins qu’on puisse dire ! A fond dans la démarche « slow fashion », Marguerite (c’est son prénom) se proclame elle même valorisatrice textile plutôt que couturière. Question de marketing pourrait-on objecter ? Éventuellement… Chez Queen Marguerite, c’est aussi et surtout une question de posture. Toutes ses créations sont fabriquées avec du tissu de seconde main. Comme on pourrait le dire par chez moi : ça, c’est une fille qui n’en veut !

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Producteur recycleur : Queen Marguerite

Une grande partie de son activité repose sur l’économie circulaire. Je m’explique. Une créatrice « classique » (le travail de toutes les créatrices et créateur étant un travaille de titan, ça m’écorche littéralement les doigts d’écrire ça) passe du temps à choisir son tissu. Mais une fois le métrage arrivé, la coupe est une simple histoire de calculs (et oui, la couture c’est aussi des maths !).

Pour une couturière recycleuse, dégoter, chiner, sélectionner les matières premières (tissu ET mercerie), c’est un travail en soi. D’autant plus qu’il faut ensuite les laver (ce n’est pas par hygiénisme qu’il est conseillé de laver les vêtements neufs), les sécher, les repasser avant de pouvoir commencer à penser coudre.

Le faire dans le cadre d’un hobby DIY est hyper gratifiant. En faire son activité professionnelle est une toute autre histoire ! Et puis c’est pas comme si c’était tout ! Le tissu de seconde main a aussi des imperfections ! Dans ce que les gens jettent, il y a naturellement des trous, des tâches… Imaginer comment on va bien pouvoir poser un patron sur ce coupon bien particulier, c’est accepter de devoir faire preuve « d’astuce » au jour le jour. Si l’activité est passionnante, le coût de production est aussi beaucoup plus difficile à maîtriser !

Alors comment vous dire que oui, à mes yeux, une robe, un petit haut, un short de Queen Marguerite, ce n’est pas juste un vêtement, mais bien une « pièce » de garde robe à part entière ! Je vous l’avoue : toute convaincue du zéro déchet que je suis, je bave littéralement devant la petite robe bleue que je vous ai présentée. Elle a beaucoup plus de valeur à mes yeux que certaines séries produites par des maisons de bien plus grande renommée…

Cet article touche à sa fin et j’en suis un peu frustrée. D’autres créatrices et créateurs d’Élan sont engagés dans le recyclage… Avec trois articles, je n’ai pas fais le tour de tous ces talents. J’ai beau contribuer à l’économie circulaire et maîtriser pas mal d’outils du coaching, le slow living prend son temps pour s’intégrer à ma nouvelle vie professionnelle ! Je m’excuse auprès d’eux : Les petites créa’d’Aberli, la cane qui coud, j’en oublie peut-être : /… J’y reviendrai, avec grand plaisir !

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